La maison Ilbarritz Irigoiena (littéralement celle qui se dresse dans l’endroit le plus élevé d’Ilbarritz) date de la première moitié du XVIIème siècle.
La plus ancienne mention de son existence que nous ayons retrouvée, figure dans le livre de la paroisse de Bidart : elle remonte au 9 Mai 1683, date de la création d’une prébende (consécration à la paroisse des revenus agricoles d’une parcelle) par le maître de maison Domengine (Dominique).
En 1703, si l’on en croit l’inscription sur un linteau de pierre, Irigoiena a été rehaussée (la façade porte encore la trace de l’ancien toit). Sur l’aile droite on a rajouté cuisine et soulliarde (aujourd’hui la salle du petit déjeuner) et sur la gauche, l’étable pour les vaches qui, jusqu’alors, se trouvaient pratiquement dans la salle de séjour, à peine séparées des humains par une demi-cloison.
En 1910, Marie Jeanne Garat (la dame assise au centre de la photo, portant sur ses genoux la future mère de Philippe Etcheverry) quitte Irigoian pour aller se marier 800 mètres plus loin. La maison restera occupée par son frère douze ans encore puis sera louée à des métayers.
En 1954, avec le départ des derniers locataires, Irigoian va devenir un dépôt de foin et d’engrais pour un agriculteur voisin, ses champs plantés de maïs et sa décrépitude s’accélérer.
Il faudra, en 1992, la menace du maire de Bidart de la raser pour que Philippe Etcheverry convainque sa mère de le laisser la sauver, des restaurateurs ayant proposé de la louer et de l’aménager à cette fin. Après neufs mois de travaux, dans le respect de l’architecture traditionnelle, la réfection du toit, le redressement des murs, la suppression d’une partie de l’extension de 1703 qui venait en saillie sur la façade, le remplacement du sol en terre battue par une dalle en béton, la couleur historique « sang de bœuf » des boiseries qui vire au « bleu d’Arcangues », les futurs locataires renoncent au projet !
A l’issue de quelques semaines d’hésitation, Philippe décide de son aménagement en maison d’hôtes, nécessitant neuf mois de travaux supplémentaires !
Juin 1994, les premiers hôtes, Monsieur et Madame Cadeau (les biens nommés) essuient les plâtres…